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Les jardins anglo-chinois / Georges Louis Le Rouge
ou description des nouveaux jardins à la mode.
Connaissance et mémoires 2004.
Grand et fort in-4 pleine toile sous jaquette illustrée.
286 pages illustrées en noir.
Voir descriptif ci-dessous.
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Georges Louis Le Rouge est né au début du XVIIIe siècle à Hanovre, de parents français. Nommé « géographe du Roi » par Louis XIV, ingénieur, éditeur spécialisé dans les atlas et ouvrages topographiques, il doit surtout sa célébrité à la publication de nombreuses cartes (1748-1756), plans de batailles (en Allemagne, 1741) et relevés de places fortes restés fameux.
On ignore donc ce qui l'incita à publier cette suite sur les jardins, dont il est difficile, aujourd'hui encore, de connaître la genèse. On sait cependant que de très nombreuses planches sont empruntées à d'autres ouvrages. Le cahier 5, par exemple, comprend l'édition française (textes et gravures) du livre de Chambers « Designs of Chinese Buildings », aujourd'hui rarissime. A l'exception de quelques planches signées Le Rouge (comme le Jardin de Roissy) ou les 28 planches du 3e cahier signées Thiéné, on ne connaît pas l'identité des auteurs de la plupart des gravures.
C'est à une époque charnière de l'histoire du jardin, entre 1775 et 1789 qu'il publie les 21 cahiers de son « Détails des Nouveaux Jardins à la mode« . Dès le début du XVIIIe siècle, en effet, les Anglais, sensibles au charme des précieuses compositions chinoises, se révoltent contre la symétrie monotone et la rigidité glacée des jardins « à la française ». Il est vrai que des jésuites français, installés en Chine, avaient découvert dans les fabuleux jardins de l'Empire du Milieu, un ordre qui consistait non pas à brider la nature mais à organiser sa féerie.
Dès sa parution, le recueil de Le Rouge est considéré comme une source d'inspiration inépuisable et un ouvrage de référence indispensable très recherché. Brunet signalait déjà la difficulté d'en trouver une suite complète. Il est vrai que cette véritable encyclopédie nous livre une vision exhaustive de l'art du jardin, jusqu'à cette fin du XVIIIe siècle. En effet, les 492 planches, délicatement et finement gravées nous promènent aussi bien dans les grandes réalisations classiques européennes, les folies créées un peu partout, qu'à travers une floraison de jardins de moindre importance, nous révélant ainsi toute la richesse d'inspiration de cet art en mutation et nous restituant aussi bien l'harmonie des ensembles que la perfection de détails. Tout y est : les plans généraux, les emplacements et les dispositions des parterres, les dessins des multiples pavillons, temples, kiosques, lacs artificiels, rivières enchantées, dentelles et vertugadins, fermettes, amphithéâtres, théâtres d'inspiration gothique, orientale, chinoise ou grecque. Mais aussi les cascades, les fontaines, les treillis, les ponts, les ménageries, les volières et même les statues.
Pour l'Angleterre, tous les grands jardins sont représentés. De nombreuses planches sont consacrées au parc de Stowe, dans le Buckingamshire, remanié selon la nouvelle mode dès 1738 et où, en quelques heures, on pouvait visiter un étrange rassemblement de fabriques : pyramides, obélisques, églises gothiques temples grecs, etc. soit plus de « 20 édifices de premier ordre sans compter les autres ». Le jardin de Kew, près de Londres, y figure sur plusieurs planches. Conçu par Chambers pour la princesse de Galles, entre 1759 et 1776, il comptait 21 monuments. Six planches nous donnent par ailleurs la disposition des surprenants jardins de Wanstead.
Pour la France, une grande place est consacrée à la Folie Saint-James, de Bélanger, à Neuilly, avec son énorme rocher creusé de grottes, sentiers, cascades et bassin souterrain, mais aussi au château de Roissy ou aux jardins romantiques d'Ermenonville, inspirés par Jean-Jacques Rousseau. Un cahier entier illustre le Désert de Retz, le plus extraordinaire jardin anglo-chinois de son temps, né de l'imagination débridée d'un richissime gentilhomme, M. de Monville. Parmi d'autres étrangetés, le Désert de Retz comportait une glacière en forme de chapelle sépulcrale et une véritable ruine, vestige de l'ancienne église de la paroisse de Retz.
L'Allemagne, notamment avec le jardin de Schwetzingen de Nicolas Pigage dans sa forme « à la française », les jardins de Würzburg et Bagno Park, y figure en bonne place.
La partie la plus originale des Nouveaux jardins à la mode est, incontestablement, celle qui, en 96 planches, nous révèle les jardins des empereurs chinois: les 40 planches du YÜanming Yuan de Pékin, dont les peintures originales sur soie, exécutées sur ordre de l'Empereur lui-même, entre 1736 et 1747, sont conservées à la Bibliothèque nationale de France, et les 46 planches des différentes maisons de plaisance de l'Empereur, situées entre Pékin et les provinces du Midi, qu'il avait fait aussi graver.
Ces gravures donnèrent pour la première fois, en Europe, une vision globale et cohérente des jardins et paysages de Chine. Elles sont très intéressantes, tant par la délicatesse des lignes et des paysages que par le témoignage historique et documentaire qu'elles nous offrent.
Cet ouvrage est complété d'un inventaire exhaustif accompagné d'index, réalisé par le département des Estampes et de la Photographie de la Bibliothèque nationale de France et produit en coédition avec notre maison. En introduction à ce catalogue, un texte de Bernard Korzus présente toutes les informations connues à ce jour sur Le Rouge. Elisabetha Cereghini définit, en une deuxième introduction, les jardins anglo-chinois.