URSS en construction n°4 de 1930.
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URSS en construction n°4 de 1930.

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Dniéprostroï, Turksib 

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Infolio de 48 pages illustrées de magnifiques montages photographiques imprimés en héliogravure.

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Publiée mensuellement à Moscou entre 1930 et 1949 et destinée à un public soviétique comme étranger1, la revue L’URSS en construction, dont la Bibliothèque de l’Hôtel de Ville conserve trente numéros tous parus entre 1934 et 1938, s’affiche comme un luxueux magazine présentant essentiellement par la photographie les réalisations de la « patrie du socialisme » dans les domaines industriel, technique et culturel à l’heure des premiers plans quinquennaux. Placée sous le patronage de Maxime Gorki, la revue doit sa notoriété au talent des photographes et photomonteurs qu’elle a employés. Artistes des avant-gardes des années 1920 et photographes dits « prolétariens » contribuèrent, en effet, à la qualité visuelle de cette revue, qui fut aussi, en ces années de Terreur, un lieu de cristallisation et de résolution des conflits artistiques.

 

Si, d’emblée, la revue fait une très large place à l’image au détriment des mots, c’est que l’image, immédiatement accessible, sans traduction, est perçue comme une preuve irréfutable de la réalité de ce qu’elle montre et qu’elle a, de fait, un immense pouvoir d’évocation et de persuasion qui dépasse celui des mots3. Reprenant à son compte la devise d’Ogoniok (« pas d’information sans photo ou dessin »), L’URSS en construction accordera donc, au sein de sa rédaction4, une place essentielle à ses directeurs artistiques, comme Alexandre RodtchenkoEl Lissitzky et leurs épouses Varvara Stepanova et Sofia Küppers-Lissitzky.

 

Leur tâche première était de collecter et mettre en forme les matériaux artistiques, notamment photographiques, pour former un récit visuel thématique en respectant « la logique de l’objet décrit » selon le principe constructiviste de la « factographie » théorisé par Sergueï Tretiakov dont l’idée était de faire  « un inventaire de cette économie socialiste que nous sommes en train de construire » et de former les archives ou une encyclopédie de la nouvelle société à partir de « biographies d’objets » ou « faits » (la forêt, le pain, le fer). Les numéros thématiques de L’URSS en construction sur la mise en valeur des richesses naturelles du pays ou des usines particulières sont l’écho de ce projet5. L’agencement des matériaux artistiques forme des « séries photographiques » ou « essais photographiques » qui incluent d’autres matériaux (cartes, graphiques, schémas, etc.) dans une volonté de rajouter de la crédibilité aux informations véhiculées par les photographies. Ces dernières, signées par M. Alpert, G. Petroussov, A. Chaïkhet etc., ont, à de rares exceptions près, des cadrages assez simples : plans moyens qui permettent de voir l’environnement du sujet, plans larges spectaculaires, souvent pris d’avion et gros plans pris au zoom. Cette simplicité est voulue. D’une part, elle reflète, par la marginalisation des photographies se rattachant à ce courant (les photographies « de travers »), la condamnation du formalisme7 et, d’autre part, elle reporte la mise en scène sur le montage des pages et facilite l’utilisation des images par les directeurs artistiques.

 
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